Après 3 mois de confinement...

Cela fait plus de 3 mois que l'épidémie du coronavirus nous a frappés, et les personnes touchées et mourantes de ce virus sont toujours en augmentation. Très tôt, nous avons choisi le confinement ici à JEM Belo Horizonte. Le Brésil est un grand pays avec un président, mais chaque État et chaque ville ont des gouverneurs et des maires, donc bien que le président dise une chose, "c'est une petite grippe, continuez comme d'habitude", notre gouverneur d'État et notre maire n'étaient pas d'accord et ont dit: "Restez à l'intérieur autant que possible." Ils ont fermé les écoles, les centres commerciaux, les cinémas, les restaurants, les parcs, le lac, etc. Il n'y avait pas de loi stipulant que nous devions rester à l'intérieur mais une loi a été promulguée rapidement comme quoi pour sortir, il fallait porter un masque!

La vie est devenue très différente très rapidement !! Ici, à Casa Rocha, nous avons l'habitude d'un emploi du temps chargé avec le centre communautaire plein de gens toute la semaine. Notre sonnette ne cesse de sonner et nous sortons librement dans la favéla pour rendre visite aux familles. Depuis le 18 mars, nous avons tout arrêté.

Comme mentionné dans le blog précédent, le début du confinement, nous avons passé chaque matin avec l'équipe à louer et prier Dieu. Et nous avons consacré l'après-midi à des «temps d'équipe» pour maintenir l'unité. Ces temps étaient bons et nous avons vraiment entendu Dieu parler de plusieurs façons. Une chose qui était claire était que cela n'allait pas être seulement 2 semaines de congé mais que cela durerait probablement un certain temps! De plus, ce temps «d'arrêt» n'était pas vraiment pour nous arrêter, mais il était temps d'investir vraiment pour apprendre à connaître Dieu !!! Sans horaire chargé, nous avons pu prendre plus de temps pour étudier la Parole de Dieu, prier, lire et faire des cours en ligne. Dieu a parlé très spécifiquement à travers ce verset: 

"Arrêtez, et sachez que je suis Dieu: Je domine sur les nations, je domine sur la terre." 

Psaume 46v10

Nous avons continué à prier ensemble en équipe, mais nous sommes passé à l'après-midi car nous pensions que ce serait plus productif car les 2 tout-petits de la maison dorment et les mamans (et tout le monde) trouvent plus facile de se concentrer. Le reste du temps était individuel pour lire, méditer...

Pour nous, avec un enfant à la maison, nous ne pouvions pas passer tout notre temps à lire !! Mais nous avons pu consacrer beaucoup plus de temps à cela et en partageant la responsabilité de Lorenzo et des tâches ménagères, nous avons pu avoir plus de temps pour méditer. Mais nous avons également consacré beaucoup plus de temps à notre famille. Nous pouvons nous asseoir et jouer avec Lorenzo sans nous sentir coupables d'avoir autre chose à faire pour le ministère. Nous en avons profité pour entrainer Lorenzo à aller sur le pot! Avec succès! Il a encore quelques accidents mais il s'en sort très bien pour son âge!

La semaine dernière, Nico a reçu un appel téléphonique de sa famille nous disant que son grand-père était décédé! Il est très difficile dans ces moments d'être loin. Nous n'avons même pas essayé de faire payer ses vols par l'assurance car il aurait dû être en quarantaine pendant 2 semaines tout seul loin de nous. Son grand-père, que Nico appelait "Pipaul", était un homme bon et humble. Il a laissé beaucoup de bons souvenirs à Nico et nous sommes très heureux que Lorenzo ait pu le rencontrer la dernière fois que nous étions en Europe.

Mais qu'en est-il de la favéla ? Dans la favéla, ils n'ont pas respecté les mêmes règles de confinement que nous. Pour eux ce n'est tout simplement pas la même chose - beaucoup vivent dans de petites maisons avec trop de monde. Donc, quand vous entrez dans la favéla, ils continuent comme d'habitude, et ne portent même pas de masques. Ils en utilisent quand ils sortent de la favéla (c'est une loi)

Voici quelques raisons à cela;

• pour eux, aller dans les rues de la favéla, c'est comme pour vous aller dans votre jardin!
• Le coronavirus n'a encore touché personne dans la favéla, c'est donc quelque chose d'invisible. Ce n'est pas quelque chose dont ils ont besoin de s'inquiéter pour l'instant.
• Un adolescent nous a expliqué qu'il y avait beaucoup d'autres inquiétudes plus importantes qu'ils pouvaient voir et qu'ils devaient combattre - comme les drogues, la violence, etc.
• Beaucoup ont continué à travailler ou, s'ils étaient renvoyés, ils ont cherché un autre travail - parce qu'ils ont besoin d'argent pour payer leurs factures et acheter de la nourriture!

Les enfants sont aussi très touchés car ils n'ont pas d'école. Bien sûr, la plupart d'entre eux adorent ça, mais ils sont maintenant sans école depuis l'année dernière. Ici au Brésil, l'année scolaire commence en février pendant quelques semaines, puis s'arrête pour le carnaval et recommence après. Cette année, l'école a débuté avec les enseignants en grève pendant un mois, pui est venu le carnaval et lorsque les enfants étaient sur le point de commencer l'école, le gouvernement les a fermées à cause du coronavirus. Donc, la plupart des enfants n'ont pas eu d'école cette année !! Quelques écoles ont commencé à distribuer un peu de travail, et il y a des cours à la télévision mais seulement 20 minutes par jour! Beaucoup ne regardent même pas la classe à la télé et quelques uns disent ne même pas la comprendre. Certains parents disent que les écoles ne recommenceront pas avant le début de la prochaine année scolaire - en février prochain. Une année entière d'éducation perdue. Veuillez prier sur ce point alors que nous cherchons Dieu pour savoir comment nous pouvons aider les enfants dans le domaine de l'éducation.

Nous avons pensé qu'une forme d'aider la favéla était en fournissant des colis alimentaires (ici, il y a un colis de nourriture spécifique que vous pouvez acheter prêt et qui comprend tous les aliments de base pour une famille pendant un mois environ, comme le riz, les haricots, café, sel, huile...). Nous en avons distribué 90 et nous avons également mis en place des kits d'hygiène avec papier toilette, savon, dentifrice et brosses à dents, eau de javel, détergent, etc... Nous en avons distribué 40. Les familles ont été si reconnaissantes de recevoir cela, beaucoup ont témoigné que ça arrivait au bon moment et certains avaient les larmes aux yeux en le recevant! Quelle bénédiction d'être une bénédiction en cette période de crise - et c'est grâce à tous ceux qui ont donné financièrement, aux individus et aux églises!

Il y a quelques semaines, le gouvernement de notre ville a décidé de lever le confinement - plus de magasins ont été autorisés à ouvrir, en prenant des précautions. Nous avons donc parlé avec notre équipe et décidé qu'il était temps pour nous de recommencer à aller dans la favéla. Depuis nous y allons trois après-midi par semaine et prenons toutes les précautions - porter un masque, prendre une douche au retour et laver nos vêtements. Nous essayons de ne pas entrer dans les maisons et de ne pas être en grands groupes. Cela a été productif et nous avons reçu beaucoup de commentaires comme quoi on leur manquait!

Merci de continuer à prier pour nous pendant cette période. Voici quelques points;

- Savoir quoi faire et ne pas faire pendant cette période.

- Que les familles de la favéla et nous soyons protégés contre COVID-19

- Que nous puissions continuer d'avoir un impact dans la favéla même avec nos restrictions

- Pour notre avenir, nous ne savons pas trop à quoi ressemblera notre travail ici à Casa Rocha et quelles seront les besoins.

- Pour notre famille, en particulier Lorenzo qui grandit et apprend.