Un retour pas vraiment comme prévu....

Voilà un mois que nous sommes rentrés au Brésil et le moins que l’on puisse dire c’est que les choses ne se sont pas toutes passées comme on imaginait !

Une chose à laquelle on s’attendait et qui s’est passée comme prévue a été de retrouver nos collègues et amis ici : Mireille, Lucivânia et Fabricio. On était super content de les revoir et leur accueil a été super ! On se sent vraiment comme une famille lorsqu’on est ensemble. Et puis la bonne nouvelle c’est que Fabricio a officialisé le fait qu’il restait avec nous au moins pour cette année ! Donc c’est officiel on est une équipe de 5 à temps plein. 

On vous l’avait dit quand on était en Europe, nos visas allaient expirer juste après que l’on revienne. On avait donc préparé tous nos documents et le premier jour après notre retour on est allé à la police fédérale pour demander le renouvellement du visa… Quelle surprise quand le policier nous a dit que pendant qu’on était en Europe, les lois d’immigration avaient changées ! Ce n’est plus le ministère de la justice auquel il faut adresser nos demandes mais le ministère du travail (même avec un visa de volontaire). Bien évidemment ce policier ne savait pas nous orienter sur les documents à fournir ni la procédure… Nous voilà partis au ministère du travail. Il a fallu grimper 3 étages et voir 5 ou 6 personnes avant d’en trouver une qui savait de quoi on parlait !! Il nous a fallu 3 jours pleins pour trouver tous les documents nécessaires et pouvoir faire la demande le mercredi soir sur internet, soi-disant plus simple et rapide. Bref on n’est pas hors la loi mais on n’a aucun document officiel de résidence…. C’est un sujet de prière !

Le jeudi au matin, Mireille voit notre portail du garage ouvert. Nous savions que le moteur du portail avait un problème donc Fabricio et moi commençons à regarder pour voir si on pouvait faire quelque-chose… Il descend chercher mes outils et remonte les mains vides… On a compris que le portail ne s’était pas ouvert tout seul mais qu’on avait été cambriolé pendant la nuit !! Pas mal de choses avaient disparu : toute ma caisse à outils, un Karcher, un générateur d’énergie à essence, un ordinateur de la salle informatique, du matériel scolaire, une grande poubelle… Bref, on était bien énervé mais reconnaissant que personne n’ait été blessé. La nuit suivante, on ne dormait que d’un œil et voilà qu’on entend du bruit dans la maison ! Je téléphone à la police qui arrive rapidement et attrape un homme dans la maison en flagrant délit. Lorsqu’il monte les escaliers il me lance un « Oh pasteur aide-moi stp ». Ma première réaction a été la colère : le mec vient nous voler et encore il veut qu’on l’aide ! Je connais cet homme, il vit dans la favela et a une dépendance au crack. Les usagers de crack souvent volent pour revendre pour 10 ou 15 Réais (3€ environ) et acheter une pierre de crack. Le policier me demande de les accompagner au poste pour la déposition… J’y passe presque 8h pour… seulement la signer! 

Trois jours plus tard alors que je suis dans la favela, je vois l’homme qui avait été pris par la police  chez nous avec un bracelet électronique. Il baisse la tête lorsqu’il me voit et change de trottoir. Je prends sur moi et l’appelle pour discuter et lui montrer que notre relation n’est pas brisée et qu’il peut venir nous voir s’il veut de l’aide par rapport à son addiction… Quelle tristesse de voir cet homme d’environ 45 ans détruire sa vie dans le crack et de le voir me regarder comme un jeune garçon qui aurait fait une bêtise ! 

Au milieu de tout ça quelques RDV médicaux pour Rachel. Apparemment c’est quelque chose qui dure 9 mois…........

Et oui Rachel est enceinte de 4 mois !!! Notre famille devrait s’agrandir début octobre. Elle est bien fatiguée et ce stress du retour avec tout ce qui s’est passé ne l’a pas aidée mais elle se porte bien et le bébé aussi ! On est super content et on se prépare doucement… 

Nous avons ensuite reçu pour une semaine un couple d’amis de Rachel du Canada, Colin et Judith. Ce couple a commencé un travail à Toronto similaire à ce qu’on fait à Belo Horizonte et Rachel y avait travaillé pendant un an et demi en 2004 et 2005. 

Nous avions eu l’idée en fin d’année 2017 d’organiser un week-end avec tous les missionnaires de Jeunesse En Mission de Belo Horizonte (environ 40 adultes) avec le thème “Une base servant une ville”. On avait noté au fur et à mesure des années que l’on est tellement pris chacun dans nos projets qu’on en oublie qu’on fait parti de la même organisation, on a peu de contacts les uns avec les autres. Ce week-end était l’occasion de nous reconnecter ensemble et avec l’organisation. Nous avons eu des temps de culte où Colin et Judith nous ont partagé sur la Bible en relation avec le travail que l’on fait. Nous avons aussi eu des temps libres et de jeux pour être ensemble, recréer une dynamique de l’association. Et, bien sûr une partie de foot pour les hommes… on est au Brésil ! Tout le monde a vraiment apprécié et on a été encouragé de voir tout le monde content car on avait un peu peur que ça ne prenne pas ou que ça n’aie pas les effets voulus… Mais finalement il semble que ça ait rapproché certains et tout le monde a eu plaisir à être ensemble. Bien évidemment c’est quelque chose qu’il faut continuer à travailler.

Et dans tout ça les activités de Casa Rocha continuent. Nous avons cette année quelques groupes qui se sont arrêtés : danse et informatique. En effet, la prof de danse fait un cours avec JEM en Amazonie et devrait revenir en août et le prof d’informatique a dû s’arrêter à cause de son travail. On espère trouver des remplaçants. Les autres groupes continuent et nous avons pas mal de nouveaux participants cette année. Depuis qu'on est rentré, la situation est aussi bien tendue dans la favela avec pas mal de tirs la nuit et la présence de la police militaire est très forte. Et puis on parlait depuis l'année dernière des besoins de travaux de maintenance dans Casa Rocha. On a construit un WC et refait un toit en 2017. On va commencé la toiture des chambres des staffs qui fuit de partout. 

Voilà si vous voulez en savoir plus hésitez pas et si vous voulez prier pour nous, pensez à nos visas, à la grossesse, et à la situation dans la favela.